Billet de la Municipalité

L’hiver doit exister, les Brandons avec !

Depuis maintenant plus d’une année, la question climatique est sur toutes les lèvres, dans tous les quotidiens, de tous les enjeux. On en a peur, on veut savoir, on veut s’engager, on veut en parler, mais on veut surtout que les choses telles que nous les connaissons maintenant ne changent pas, du moins pas trop. Et même l’hiver, tiens, on souhaite qu’il reste. Que ce soit pour continuer à faire les fous dans la neige, pour aller skier, boire un chocolat chaud après du patinage, ou encore voir la beauté de notre bord de lac gelé. Même si parfois on peste, on l’aime l’hiver, car il fait partie de notre vie.

Les Brandons aussi font partie de notre vie, et même de notre ville. Ils sont là depuis plusieurs siècles à Yverdon. C’est une de nos traditions, importante, qui rythme cette saison en la condamnant lorsque nous mettons le feu au bonhomme hiver. Les Brandons sont un bout de notre patrimoine, notre culture, même si on l’oublie parfois. Pourtant qu’adviendrait-il si l’hiver venait à disparaître: est-ce que les Brandons subsisteraient ? Pouvons-nous fêter la fin de l’hiver si l’hiver n’est plus ? Et abandonner les Brandons, n’est-ce pas « le début de la fin », une abdication avant l’heure face au réchauffement climatique ? Leurs sorts sont donc intimement liés et nous nous devonsde les maintenir.

Ainsi, si les Brandons reviennent après une année d’absence, ragaillardi par une nouvelle équipe de bénévoles passionnés, participons à la fête et faisons vivre cette tradition. Voyons cela comme un acte militant, joyeux, pour sauver l’hiver, prendre conscience de notre chance de ce que nous avons et qui nous manquerait si cela venait à s’arrêter. Réjouissons-nous de toutes ces petites et grandes choses qui font les Brandons : des Guggens endiablés qui jouent la cacophonie dans toute la ville, des confettis retrouvés au fond des poches, des enfants joyeux de parader lors des cortèges, un bonhomme hiver que l’on espère le plus récalcitrant à brûler. Aimons l’hiver, aimons les Brandons, faisons-les vivre encore longtemps.

Carmen Tanner
Municipale, Culture et Agenda 21